Partir à la rencontre d’enfants pauvres a touché mon cœur et renforcé mon engagement envers les plus démunis
Premier voyage à l’intérieur des terres tanzaniennes
Je m’appelle Sœur Bernadeth et je fais partie de la Congrégation des Soeurs de Marie aux Philippines. J’ai eu le grand privilège d’être assignée à notre nouveau Village pour Enfants en Tanzanie où je suis partie à la rencontre d’enfants extrêmement pauvres pour leur offrir la possibilité d’intégrer notre nouveau Village pour Garçons. Récemment, j’ai visité les régions de Mtwara et Songea avec Sœur Clara et Sœur Marchery. Le voyage en bus a duré 12 heures, pendant lesquelles j’ai pu observer les maisons faites d’argile et aux toits composés de roseaux.
À chaque instant, mon cœur était profondément touché par la situation précaire de ces familles. Même pendant notre trajet en bus, ma compassion s’éveillait pour les autres passagers, en particulier pour une maman dont le bébé malade pleurait sans arrêt. Cette expérience m’a permis de prendre conscience que les personnes défavorisées que nous croisions connaissaient des difficultés bien plus grandes que les nôtres et que nous n’avions aucune raison de nous plaindre.
Mtwara
Une fois arrivées à Mtwara, nous avons été accueillies chez les Sœurs Rédemptoristes. J’ai pu observer que même ces sœurs, qui nous ont chaleureusement accueillies, faisaient face à des difficultés financières. Nous avons pris du repos cette nuit-là, et le lendemain, nous avons procédé aux examens d’admission pour notre école, aux entretiens avec les candidats et leurs familles et aux visites à domicile.
Lors de ces visites, j’ai été profondément émue par la situation dans laquelle vivaient ces familles. Elles se retrouvaient entassées dans des espaces restreints d’une seule pièce qui servait de cuisine, salon, salle à manger et chambre à coucher. Leur besoin d’aide était criant, et chaque bâtisse que nous avons visitée reflétait cette réalité.
Durant ces visites, un garçon n’a cessé de nous répéter qu’il voulait absolument étudier chez les Sœurs de Marie, en raison de son extrême pauvreté. Son rêve était de terminer ses études afin de pouvoir un jour aider sa famille. La plupart des familles dont les garçons ont passé l’examen étaient dans un besoin urgent d’assistance.
Songea
Le jour suivant, nous nous sommes rendues à Songea, une ville où les habitants étaient également confrontés à une extrême pauvreté. Lorsque nous sommes descendues du bus, de nombreux vendeurs se sont approchés de nous, nous demandant d’acheter leurs produits afin d’obtenir de l’argent pour se nourrir. Nous avons poursuivi nos examens d’admission et entretiens avec les enfants de cette région. Les visites à domicile ont révélé des conditions de vie encore plus précaires que celles que nous avions observées à Mtwara. Leurs maisons étaient exiguës et l’entassement d’objets hétéroclites dans leur unique pièce servant à la fois de chambre à coucher, de cuisine et de salle à manger témoignait de la détresse de ces familles, aux prises aussi avec toutes sortes d’insectes.
Face à ces réalités, mon désir d’aider les plus démunis, en particulier les enfants dont nous croisions la route, s’est intensifié. Ils souffraient de la faim, tant sur le plan physique que spirituel. Malgré les nombreux défis que nous avons rencontrés, tels que les déplacements en piki-piki ou en moto, les routes dangereuses et les difficultés d’accès à la nourriture, je reste emplie de bonheur et de gratitude envers cette expérience extraordinaire. Je n’hésiterai jamais à saisir avec joie toute nouvelle opportunité de repartir à la rencontre de ces enfants, si Dieu me l’offre, car cette expérience m’a rendue encore plus sensible aux besoins des plus démunis.
Je tiens à vous remercier chaleureusement pour votre soutien continu. Votre appui est d’une importance capitale pour notre mission et nous permet de faire une réelle différence dans la vie de ces personnes.
Soeur Bernadeth