Un enfant des rues devient chef d’entreprise !
Jang Don Bosco est né en décembre 1964, 11 ans après la fin de la guerre de Corée. A cette époque, des milliers d’enfants vivaient dans la rue, orphelins de la guerre. Jang Don Bosco était l’un d’entre eux. Il s’est retrouvé à la rue alors qu’il n’avait que 7 ans.
« Malgré la faim et la vie dans la rue, notre plus grande crainte était d’être contrôlé par le ‘service de contrôle des clochards’. Ils nous aurait emmené au foyer municipal pour enfants qui ressemblait à un camp de concentration pour enfants ».
Il poursuit : « Lorsque j’ai été emmené au foyer, nous dormions à 40 enfants dans une pièce de 30m2. Nous recevions 2 couvertures pour 8 enfants (une pour poser sur le sol, et l’autre pour nous tenir chaud). Nous avions un entrainement militaire, et recevions cuillère par jour faite d’œuf et de crevettes salées. Nous rêvions de nous enfuir. Certains enfants ont été battus à mort sans raison… ».
Le Père Al, fondateur d’Opération Terre des Enfants, est incardiné dans le diocèse de Busan en Corée du Sud en 1957.
Profondément touché par la détresse des enfants laissés orphelins par la Guerre de Corée (1950-53), il décida de dédier sa vie à leur venir en aide. En 1964, il créa le premier Village pour Enfants à Busan – pouvant accueillir jusqu’à 800 enfants. Le souhait du Père Al était d’offrir à ces enfants les conditions les plus proches d’une vie de famille de classe moyenne pour qu’ils puissent bien étudier et grandir dans la société.
« C’était presque irréel… après avoir vécu l’enfer, d’être dans cet environnement céleste. » témoigne Jang Don Bosco.
Dès le premier jour, Jang Don Bosco a pu se laver, a reçu de nouveaux vêtements et s’est fait couper les cheveux. Il recevait trois repas équilibrés par jour et a dû s’habituer à dormir dans son propre lit. Après ses six années d’études dans le Village, Jang Don Bosco a trouvé un bon travail et a économisé suffisamment que pour pouvoir voyager à travers le monde.
Au terme de son voyage, il créé une société d’organisation de voyage pour les Coréens. Malheureusement, après la crise financière de 1998, il a tout perdu. Il décide alors de poursuivre ses études à Rome en histoire de l’art, histoire religieuse et histoire romaine.
Par le plus grand des hasards, c’est à Rome qu’il croise le chemin de Sœurs de Marie, qu’il reconnait grâce à leur tenue. Ils ne les connaissaient pas mais a tenu à les saluer et à leur présenter sa gratitude. Le hasard fait qu’elles avaient perdu leurs passeports et que Jang Don Bosco – grâce à sa connaissance de Rome et de l’Europe – a pu leur porter assistance.
Cette rencontre, déterminante dans son avenir professionnel, a donné une nouvelle orientation à sa société. Dès ce moment, sa société a commencé à prendre beaucoup d’envergure.
Eurobiketour organise des voyages touristiques en Europe pour les Coréens. Il est aujourd’hui un chef d’entreprise très médiatisé en Corée avec plusieurs dizaines d’employés. Son histoire est montée en exemple et prouve qu’en offrant l’éducation à des enfants vivant dans l’extrême pauvreté, on peut véritablement briser le cercle de la pauvreté au niveau mondial.
En hommage à ce qu’il a reçu du Père Al, Jang Don Bosco a financé la chapelle de Banneux avec la statue du Père Al.
La cérémonie de la bénédiction de la statue a eu lieu le 15 mai 2019 en sa présence ainsi que 70 pélerins venus de Corée du Sud.